Pathologie saisonnière du printemps, la rhinite allergique communément appelée « rhume des foins » touche près de 20 % d’entre nous. Elle est généralement causée par les pollens, des acariens, des poils d’animaux ou encore des substances polluantes. Malheureusement, la majorité des patients s’estiment désarmés et impuissants face à la réaction allergique et considèrent les anti-histaminiques comme seul remède. Pourtant, des traitements naturels complémentaires existent et permettent de retrouver un grand confort au quotidien. Parmi ces remèdes naturels, Les huiles essentielles occupent une place de choix et proposent une solution efficace pour le patient et son environnement. Associés à quelques conseils hygiéno-diététiques simples, elles soulagent rapidement et évitent l’apparition ou l’amplification des symptômes.

 Qu’est-ce que la rhinite allergique ?

Il s’agit d’une pathologie bénigne : le système immunitaire reconnait l’allergène comme un agent pathogène qui entre dans l’organisme et libère de l’histamine. Cette molécule provoque alors un écoulement nasal clair et abondant, une inflammation des muqueuses nasales (« nez bouché »), de la gorge et des yeux qui se retrouvent rouges, gonflés et larmoyants. C’est la conjonctivite allergique. A cela, peut venir s’ajouter des éternuements en salves, une fatigue importante, un urticaire cutané et des maux de tête fréquents.

Les huiles essentielles : un véritable recours contre les allergies saisonnières

Plusieurs huiles essentielles (HE) sont traditionnellement utilisées pour atténuer ou faire disparaître les symptômes allergiques. 

Huile essentielle d'Estragon (Artemisia dracuculus) :

Sa composition renferme majoritairement une molécule appelée « méthyl-chavicol » qui, associée aux autres molécules de cette HE, en font une des plus efficaces contre la rhinite allergique. Il faut l’envisager comme un soin « d’urgence » à utiliser ponctuellement. Il est possible de l’utiliser par voie cutanée ou inhalée sur un mouchoir mais les meilleurs résultats sont obtenus par voie orale. Dans une cuillère de miel, de sucre glace ou un comprimé neutre, il est recommandé de l’utiliser à raison d’une goutte par jour*, durant deux ou trois jours maximums pour atténuer la crise allergique. Si besoin, cette HE peut être associée à un traitement anti-histaminique conventionnel. Son usage est interdit chez la femme enceinte, allaitante, l’enfant de moins de 12 ans et en cas d’antécédent personnel de cancer ou de pathologie hépatique ou de traitement anticoagulant. Cette HE ne s’emploie pas en diffusion.

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Huile essentielle de Camomille Noble (Chamaemelum nobile) :

Issue des fleurs de camomille noble (appelée aussi romaine), son usage est recommandé par voie transcutanée. Il convient de la diluer dans une huile végétale (HV) de noyaux d’abricot à 10 % et de l’appliquer sur la face interne des poignets, deux à trois fois par jour. Son usage sur le long terme est possible à condition de l’utiliser 5 jours sur 7. Il est important de respecter des « pauses thérapeutiques », c’est-à-dire d’interrompre le traitement, pendant deux jours, par exemple le week-end. Les molécules à « ester » qu’elle renferme, à savoir les angélates d’isomayle et d’isobutyle, lui confèrent ses propriétés anti-histaminique et calmantes. Son usage en inhalation au flacon ou sur un mouchoir est possible et suffit bien souvent à interrompre les salves d’éternuements. Chez l’enfant, préférez son hydrolat (voir encadré ci-dessous). Elle est très bien tolérée par l’organisme et ne nécessite pas de précautions d’emploi particulière dans les conditions normales d’utilisation. Il est possible de l’associer à d’autres HE telles que l’estragon (notamment en cas de toux allergique et chez l’adulte – cf. ci-dessus) ou la lavande fine AOP.

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Huile essentielle de Lavande fine "AOP"  (Lavandula angustifolia) :

Bien connue pour ses propriétés calmantes et apaisantes, cette HE contient aussi des molécules à « ester » mises à profit pour lutter contre les allergies. Légèrement anti-inflammatoire et anti-prurigineuse, elle s’emploie de préférence par voie cutanée dès 3 ans à une dilution de 5 % dans une HV de noyaux d’abricot ou de calendula à raison de 2 à 3 fois par jour.

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Allergies : que faire chez l’enfant ?

Ayez le réflexe hydrolats ! Celui de camomille romaine est tout à fait adapté dès le plus jeune âge, c’est-à-dire chez les nourrissons.

Son emploi se fait par voie orale, en versant une cuillère à dessert dans un fond de verre d’eau, à boire 3 fois par jour. Aucune toxicité n’est à craindre. Il est également possible d’en imbiber un disque de coton réutilisable et de l’appliquer sur la peau (en cas de rougeur ou de démangeaison) ou dans les yeux, 2 fois par jour, si besoin. L’ajout d’hydrolat de bleuet complète parfaitement cette action oculaire et s’applique sur ce même carré de coton pour apaiser les irritations oculaires de la conjonctivite.

Les autres HE à connaitre en cas d’allergie saisonnière sont : 

L'huile essentielle de Camomille matricaire

L'huile essentielle de camomille matricaire encore appelée allemande (Matricaria recutita) doit sa couleur bleu-vert au chamazulène qu’elle renferme. Cette molécule associée aux molécules d’a-bisabolol de matricine est reconnue pour ses propriétés anti-histaminiques. Elle s’utilise de la même manière que la camomille romaine.

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L'huile essentielle de Ravintsara

L’huile essentielle de ravintsara (Cinnamomum camphora ct 1.8 cinéole) est employée par voie cutanée pour décongestionner et limiter l’écoulement nasal. On l’utilise volontiers en application sur le haut du torse dilué à 20 %* dans une huile végétale de nigelle, 2 à 3 fois par jour pendant 5 à 7 jours dès 7 ans.

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L'huile essentielle de Myrte rouge

L’huile essentielle de Myrte rouge (Myrtus communis ct acétate de myrtényle) est souvent conseillée pour les irritations de la gorge associées à une toux mixte, par voie orale à raison d’une goutte, 2 fois par jour dans une cuillère de miel, dès 12 ans, pendant 6 jours.*

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L'huile essentielle de Cyprès de Provence

L’huile essentielle de cyprès de Provence (Cupressus sempervirens) est conseillée en cas de toux sèche. On l’utilise de préférence par voie orale à raison d’une goutte 2 à 3 fois par jour dans une cuillère de miel ou de sucre glace sur 3 à 4 jours, dès 12 ans*. Elle est déconseillée en cas d’antécédent personnel de cancer hormonodépendant. Dans ce cas, on peut la remplacer par celle de pin sylvestre (Pinus sylvestris) ou éventuellement de myrte rouge que l’on utilisera de la même manière.

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Le saviez-vous ? 

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 Quelques conseils hygiéno-diététiques :

Les pollens, les déjections d’acariens, les moisissures, les poussières, la pollution, les poils d’animaux ou encore les agents allergisants de l’alimentation sont autant de facteurs à l’origine des allergies. Pour limiter l’apparition des symptômes, il est indispensable de limiter le contact avec ces allergènes.

 La réaction inflammatoire de l’allergie démarre au moment où l’allergène (pollen, foin, …) pénètre dans l’organisme au niveau de la muqueuse nasale. Pour retrouver plus de confort, décongestionner et assainir les voies respiratoires, il est indispensable de bien se laver le nez !

Les jours de beau temps, éviter les balades en campagne s’il y a beaucoup de vent.

Aérer très régulièrement vos pièces et changez vos draps toutes les semaines. 

Nettoyer très précautionneusement vos tapis et moquettes et partez à la recherche des moisissures, en particulier dans les pièces humides comme les salles de bain.

L’emploi des HE est justement recommandé pour assainir l’atmosphère et détruire les acariens. Choisissez un spray atmosphérique contenant du citron jaune et de la menthe poivrée : leur action sur ces parasites est redoutable.

Pour éviter de rester au contact des allergènes pendant la nuit, lavez vos cheveux le soir et nettoyer le nez à l’eau de mer. Ceci limitera le pic d’histamine qui a lieu à 3 heures du matin.

Enfin, les allergies étant intimement liées au bon fonctionnement du foie, pensez à le détoxifier à chaque changement de saison ! Une cure d’huiles essentielles de citron jaune et de menthe poivrée par voie orale (1 goutte de chaque, 3 fois par jour dans une cuillère de miel ou de sirop d’agave pendant 20 jours) suffira amplement.

**Doses maximales à ne pas dépasser pour une préparation de 50 ml en accord avec les recommandations des standards IFRA 50 pour les synergies par voie cutanée et selon SYNADIET pour les synergies par voie orale.